Les négociations internationales sur les changements climatiques organisées dans le cadre de la convention cadre de la CCNUCC ont débouché sur un accord historique en décembre 2015 à Paris dénommé «l’Accord de Paris». Cet accord a invité l’ensemble des pays partis à la CCNUCC à adopter des politiques publiques permettant de contenir l'augmentation des températures en dessous de 2°C voire 1.5°C d'ici 2100. Pour atteindre cet objectif, toutes les parties sont appelées établir, communiquer et actualiser leurs Contributions Déterminées au niveau National (NDC) tous les cinq ans. La NDC représente l’instrument politique qui traduit officiellement les engagements de chaque pays de contribuer à l'effort international de lutte contre les changements climatiques.

La Tunisie a soumis sa première NDC en septembre 2015 dont l'objectif est de réduire l'intensité carbone de l’ensemble des secteurs de l’économie de 41 % en 2030 par rapport à 2010. L’énergie est placée au cœur des priorités sectorielles dans le domaine de l’atténuation, avec une contribution conséquente à hauteur de 75% dans l’objectif d’atténuation global de la NDC tunisienne. L’efficacité énergétique et les énergies renouvelables sont les deux principaux leviers pour atteindre l'objectif attribué au secteur de l'énergie qui vise une réduction de l’intensité carbone de 46% en 2030 par rapport à son niveau en 2010.

En Octobre 2018, le rapport spécial du GIEC sur les conséquences d'un réchauffement planétaire de 1,5 °C est venu confirmer que les engagements de l'accord de Paris présentés dans les NDC ne suffiront pas à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris et qu'avec le rythme actuel des émissions, le réchauffement dépassera 1,5 °C entre 2030 et 2052. D'où la nécessité de réduire les émissions mondiales nettes de dioxyde de carbone (CO2) d’environ 45 % par rapport au niveau de 2010 d’ici 2030, et d'atteindre la neutralité carbone aux alentours de 2050.

Des modifications profondes principalement dans le secteur de l'énergie doivent être engagées rapidement pour combler l’écart entre les objectifs visés par l’Accord de Paris et les tendances actuelles de l’évolution des émissions de gaz à effet de serre.

En Tunisie, la mise à jour de la NDC et l'élaboration d'une Stratégie Nationale Bas Carbone, engagées en 2020, représentent une occasion pour donner un nouvel élan à la politique d’atténuation dans l’ensemble des secteurs de l’activité économique, principalement dans le secteur de l'énergie, en vue d’accélérer la politique de transition énergétique et de répondre à la fois aux enjeux climatiques et de sécurité énergétique.

A cet effet, la Tunisie a soumis, en octobre 2021, sa CDN actualisée en fixant un objectif national de réduction de l’intensité carbone de 45% en 2030 par rapport à 2010. Cette mise à jour de la CDN reflète un rehaussement de l’ambition qui traduit la volonté de la Tunisie à s’engager dans une mutation profonde de son système énergétique, de façon à s’aligner sur la trajectoire d’un développement à faible émissions de GES.

Ayant le mandat de mettre en œuvre la politique de l’état dans le domaine de la maîtrise de l'énergie et de coordonner les travaux d'atténuation dans le secteur de l'énergie, l'ANME a engagé les travaux nécessaires en vue de répondre aux exigences d'une transition énergétique sobre en carbone conformément aux préconisations de l'Accord de Paris :

L'inventaire des émissions de gaz à effet de serre dues au secteur de l'énergie:

Pierre angulaire des travaux sur l'atténuation , l'ANME dispose de l'inventaire des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l'énergie et des procédés industriels sur la période 2010 - 2020 et une estimation des émissions de gaz à effet de serre du secteur de l'énergie de l'année 2021.

Ces travaux se font selon les lignes directrices du GIEC (groupe intergouvernemental d'experts sur l’évolution du climat) de l'année 2006 et selon le raffinement de 2019.

Mise à jour de la NDC et élaboration d'une Stratégie Nationale Bas Carbone dans le secteur de l'énergie-SNBC:

Il s'agit des deux principaux instruments de politique climatique tunisienne. L'élaboration de la NDC et la SNBC dans le secteur de l'énergie offre une opportunité inédite pour définir une vision climatique ambitieuse à moyen et à long termes qui repose sur une mutation du paysage énergétique et un développement bas carbone permettant de relever les défis énergétiques, climatiques et socioéconomiques à l’horizon 2030 et 2050.

Développement d'une méthodologie de suivi de la NDC dans le secteur de l'énergie:

Le développement d'une méthodologie de suivi et d’évaluation devrait permettre de suivre et d’évaluer les progrès accomplis dans l'atteinte de l'objectif d’atténuation de la NDC dans le secteur de l'énergie et de répondre aux exigences de transparence de l'article 13 de l'Accord de Paris.

  • 35%
    Taux de pénétration des énergies renouvelables dans la production d’électricité en 2030
  • 30%
    Réduction de la demande d’énergie primaire en 2030 par rapport à un scénario tendanciel
  • 45%
    Réduction de l'intensité carbone en 2030 par rapport au niveau de 2010